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    A Victor Hugo
    
          Come un mietitore, la cui cieca falce
          abbatte il fragile fiordaliso e insieme il duro cardo,
          come piombo crudele che nella corsa brilla,
          sibila e, l'aria fendendo, vi colpisce senza pietà;
    
      5  così l'orrenda morte si mostra sopra un drago,
          passando tra gli umani come un tuono,
          rovesciando, folgorando tutto ciò che incontra
          impugnando una falce tra le livide mani.
    
          Ricco, vecchio, giovane, povero, al suo lugubre imperio
     10  tutti obbediscono; nel cuore dei mortali
          il mostro affonda, ahimè!, le sue unghie di vampiro!
          e infierisce sui bambini come sui criminali:
    
          aquila fiera e serena, quando dall'alto dei tuoi cieli
          vedi planare sull'universo quel nero avvoltoio
     15  il disprezzo (piuttosto che la collera),
          o magnanimo genio, non insorge tuo cuore?
    
          Ma, pur sdegnando la morte e i suoi allarmi,
          Hugo, tu impietosisci per i poveri vinti;
          tu sai, quando bisogna, spargere qualche lacrima,
     20  qualche lacrima d'amore per coloro che non sono più.
    
    [1858]
    
    
    
    À Victor Hugo
    
          Telle qu'un moissonneur, dont l'aveugle faucille
          Abat le frais bleuet, comme le dur chardon,
          Telle qu'un plomb cruel qui, dans sa course, brille,
          Siffle, et, fendant les airs, vous frappe sans pardon;
    
      5  Telle l'affreuse mort sur un dragon se montre,
          Passant comme un tonnerre au milieu des humains,
          Renversant, foudroyant tout ce qu'elle rencontre
          Et tenant une faulx dans ses livides mains.
    
          Riche, vieux, jeune, pauvre, à son lugubre empire
    10  Tout le monde obéit; dans le cœur des mortels
          Le monstre plonge, hélas! ses ongles de vampire!
          Il s'acharne aux enfants, tout comme aux criminels:
    
          Aigle fier et serein, quand du haut de ton aire
          Tu vois sur l'univers planer ce noir vautour,
     15  Le mépris (n'est-ce pas, plutôt que la colère)
          Magnanime génie, dans ton cœur, a son tour ?
    
          Mais, tout en dédaignant la mort et ses alarmes,
          Hugo, tu t'apitoies sur les tristes vaincus;
          Tu sais, quand il le faut, répandre quelques larmes,
     20 Quelques larmes d'amour pour ceux qui ne sont plus.
    
    [1858]
    
    
    
    [Premiers vers, 1864. Ora, in Poesie, Guanda, Parma 1967] Traduzione di Giuseppe Cirigliano.