• Dès le coucher du soleil, des étoiles
    en kyrielle se disputent le ciel,
    lumières méticuleuses
    qui te dévoilent la nuit.
    Un âne à pas égaux,
    compagnon de ton retour,
    mesure la distance
    le long de la mort du jour.

    À tes yeux, le désert,
    une étendue de sciage,
    des fragments minuscules
    de la fatigue de la nature.
    Les hommes du sable
    ont des profils d'assassins,
    enfermés dans les silences
    d'une prison sans confins.

    Odeur de Jérusalem,
    ta main caresse le dessein
    d'une maigre poupée,
    entaillée dans le bois.
    «Tu vas l'habiller, Marie,
    tu va revenir à ces jeux
    abandonnés dès ta plus
    tendre enfance».

    Et elle vola entre tes bras
    comme une hirondelle,
    et ses doigts comme des larmes,
    de ton cil à la gorge,
    suggéraient au visage,
    jadis ignoré,
    la tendresse d’un sourire,
    une affection presque implorée.

    Et dans tes yeux la stupeur
    monta de tes mains qui
    vides autour de ses épaules,
    se gonflèrent aux hanches
    de la forme précise
    d'une vie récente,
    de ce secret qui se dévoile
    quand le ventre grossit.

    Et à toi qui cherchais le motif
    d'un mensonge inexprimé par le visage,
    elle proposa le souvenir inquiet
    recueilli parmi les bribes d'un rêve.


    [traduzione di Mario Selvaggio]

    Tratto da Fabrizio De André. La Buona Novella ~ La Bonne Nouvelle (Editrice APES, Roma 2012) e pubblicata per gentile concessione del traduttore e dell'editore.