• Si l'on te découpait en morceaux
    le vent les recueillerait
    Le royaume des araignées coudrait la peau
    Et la lune tisserait les cheveux et le visage
    Et le pollen de dieu de dieu le sourire

    Je t'ai trouvée le long du fleuve
    pendant que tu jouais une feuille defleur
    Et que tu chantais des paroles légères, des paroles d'amour
    J'ai goûté tes lèvres de miel très rouge
    et je t'ai dit "donne moi ce que tu veux,
    moi je te donnerai ce que je peux"

    Rose jaune rose en cuivre je n'ai
    jamais dansé si longuement
    le long du fil de la nuit et sur les pierres du jour
    Moi, joueur de guitare, joueur de mandoline
    À la fin on est tombé sur le foin

    Perdue pendant longtemps perdue pendent peu de temps
    Prise au sérieux ou prise comme un jeu
    Il n'y a pas eu beaucoup de choses à dire ou à penser
    La fortune souriait comme un étain au printemps
    Dépeignée par tous les vents du soir

    Maintenant j'attendrai demain pour avoir nostalgie,
    madame liberté mademoiselle imagination
    Précieuse comme le vin, gratuite comme la tristesse
    Avec ton nuage de doutes et de beauté

    Je t'ai croisée à la gare
    Pendant que tu poursuivais ton parfum
    Prise au piège dans un tailleur gris fumé
    Les journaux dans une main et dans l'autre ton destin
    Tu te promenais à côté de ton assassin

    Mais si l'on te découpait en morceaux
    le vent les recueillerait
    Le royaume des araignées coudrait la peau
    Et la lune tisserait les cheveux et le visage
    Et le pollen de dieu, de dieu le sourire


    [traduzione di Marcello Vitali Rosati]